Jour d'équinoxe au Dolmen des Puades à Saint-Cézaire-sur-Siagne
Du haut de ses quarante-cinq siècles, cette tombe collective préhistorique appartient à un groupe de mégalithes locaux qui sont les plus vieux monuments bâtis sur le territoire du département.
Sous l'influence d'un courant culturel, spirituel, qui serait né il y a 7000 ans dans ce qui est aujourd'hui la Bretagne, nos lointains ancêtres ont laissé ici les traces de leur histoire, sans récit, sans clé. Mais les explications suffiraient-elles pour comprendre et faire disparaître cette ambiance atemporelle qui règne autour de ces lieux réputés magiques ?
Avec un peu de hauteur, on distingue mieux l'architecture du dolmen, sa chambre, son couloir et l'immense tumulus de pierre masqué par la végétation. Les gros blocs aux abords de la chambre sont les vestiges de la dalle de couverture de quatre tonnes brisées par les premiers fouilleurs.
Jour d'équinoxe donc, un jour chargé de symboles et de croyances populaires, de rites. On entre dans l'automne, "mourir pour pouvoir renaître". Ce moment précis où le soleil se couche exactement à l'ouest met en évidence l'orientation particulière de nos dolmens. En effet, le soleil au couchant est aligné dans l'axe du couloir du monument, et le rayon lumineux pénètre jusque dans la chambre funéraire (photo2). Celle-ci était jadis recouverte d'une dalle de plusieurs tonnes qui gît aujourd’hui près du dolmen, malheureusement fracturée par les premiers fouilleurs à la fin du XIXe.
Dolmen des Puades, jour d'équinoxe, moment précis où le soleil se couche exactement à l'ouest et met en évidence l'orientation particulière du dolmen.
Il est à ce moment là aligné dans l'axe du couloir du monument, et le rayon lumineux pénètre jusque dans la chambre funéraire.
Il est à ce moment là aligné dans l'axe du couloir du monument, et le rayon lumineux pénètre jusque dans la chambre funéraire.
Les photos anciennes, colorisées, datent de 1892. Le couvert végétal est, comme toujours à cette époque, très clairsemé. Casimir Bottin, facteur et pionnier de la recherche préhistorique en Pays Grassois, pose dans la chambre du dolmen.
Témoins austères de rites et pratiques qui puisent leurs origines dans la nuit des temps, ces dolmens ont été ouverts et fouillés par les archéologues après 4500 ans de tranquillité sous leur tumulus de pierres. Leur architecture a été fragilisée et ils se dégradent à présent. Certains de leurs voisins varois ont bénéficié de mesures de protections et d'entretien, afin de préserver ce patrimoine unique. On peut espérer que les plus beaux mégalithes des Alpes-Maritimes puissent dans l'avenir, eux-aussi, faire l'objet de telles mesures.