Faisait partie du diocèse de Senez et de la viguerie de Castellane. Aujourd’hui dans le canton de Saint-André-les-Alpes. Petite commune de 983 hectares qui n’a jamais compté plus de 300 habitants.

12. Prieuré Notre-Dame et Saint-Honorat

Angles n’apparaît pas dans les textes avant le XIIIe siècle, Anguli. On ne sait quand les moines de Lérins y fondent un prieuré sous le titre de Notre-Dame et de Saint-Honorat. Il est probable que c’est l’évêque de Senez qui les installe dans le territoire en leur donnant quelques terres et leur confiant la gestion de l’église paroissiale. C’est en 1259 qu’est donnée la confirmation des possessions de l’abbaye de Lérins par le pape Alexandre IV, dont in diocesi Senensi, ecclesia sanctae Mariae de Anglis (CL 2, n° IV, p. 6). L’enquête de 1278 reconnaît que l’église paroissiale dont le prieur est Bo. de Comis, moine de Saint-Honorat, et dont la collation appartient à l’abbé dudit monastère. Le seigneur est Gau. Balbus et dame Adalaisia (p. 428, n° 836). Le deuxième prieur connu est Jacques Flory en 1390 (ADAM, H 900). Les moines, en 1360, avaient déjà établi la location d’un casal en faveur de Pierre Atenoleti, puis en 1376 les biens du prieuré en faveur d’Antoine Mistral, puis d’Honoré Milon en 1390 (ADAM H 910). Le prieuré de Notre-Dame de Valvert à Vergons, dont l’origine remonte à une donation de l’évêque de Senez à l’abbaye de Lérins en 1245, est uni en 1455 à celui d’Angles (CL 2, n° XCIX, p. 164). Les deux prieurés resteront dans les mains de Lérins jusqu’à sa sécularisation en 1788 (1). Le seul souvenir du prieuré subsiste avec le quartier du Moustier situé à 300 m à l’est du village. En 1899, l’enquête réalisée par l’évêché de Digne sur tous les lieux de culte du diocèse relate qu’il existe une chapelle rurale, restes d’un ancien couvent, qui sert de temps immémorial pour la première messe de chaque dimanche, pour les baptêmes et enterrements du quartier. Elle a été construite entre 1870 et 1876. En effet en 1858, 1865 et 1870, il n’existe pas de chapelle rurale, puis en 1876, chapelle rurale Notre-Dame du Bon Secours, neuve, qui a été construite depuis la dernière visite (2 V 90).

Synthèse

Si Angles est d’abord aux mains de l’évêque, celui-ci confie le territoire aux moines de Lérins afin de le faire fructifier et assurer le service paroissial. Le prieuré sera à l’origine du village. Aucun indice ne permet d’entrevoir une fondation antérieure.

Il faut mentionner une chapelle St Jean signalée par la carte de Cassini, au sud du village. Une section du cadastre napoléonien porte d’ailleurs ce nom. Mais pas d’autres indices concernant cette chapelle.


(1)Abbayes et prieurés (II, p. 194) : Prieuré de Notre-Dame et Saint-Honorat, dépendant de Lérins, uni au prieuré de Vergons (1454). Collier (p. 87) : Le prieuré Notre-Dame de Valvert, à Vergons, fut uni en 1454 à celui d’Angles. Il n’apparaît pas avant 1245. Prieuré modeste où seuls le prieur et un moine étaient tenus de résider, il fut uni en 1454 à celui d’Angles. Ces deux prieurés restèrent la propriété de l’abbaye de Lérins jusqu’à sa sécularisation en 1788.

  • À propos de l'auteur : Daniel Thiéry