Quatorze kilomètres après Saint-Vallier-de -Thiey sur la route dite « Napoléon », Escragnolles est incontournable lorsque l’on voyage depuis Cannes ou Grasse en direction de Castellane et Digne. Son altitude moyenne est de 1000 m.

Deux vallons, celui de la Siagne à l’Est et celui de son principal affluent la Siagne de Pare à l’Ouest, encadrent la commune et se rejoignent à sa pointe Sud.
La montagne de l’Audibergue, qui culmine à 1600 m, barre le côté Nord du triangle ainsi délimité.

Comme Caussols, et à l’inverse de Cipières, par exemple, Escragnolles est un habitat dispersé. La commune est composée de 12 hameaux constitués à partir du 16ème siècle.  
L’avantage de ce type d’organisation est la proximité du lieu de travail et de l’habitation. L’inconvénient est la moindre sécurité en cas d’attaque. Elle est donc plus courante lorsque la région est relativement pacifiée.

Mais l’histoire de cette commune est beaucoup plus ancienne. Elle remonte à la préhistoire (au moins le néolithique) dont il subsiste un grand nombre d’indices, ateliers lithiques, grottes sépulcrales, abris sous roche ou encore dolmens.

L’activité humaine n’a jamais cessé sur ce terroir à la terre ingrate. Il a subi nombre d’aléas, de pillages et la peste noire en 1420.
Cette dernière a éradiqué la population à tel point qu’il a fallu faire appel à des apports extérieurs, en particulier italiens, pour permettre une reprise de l’activité.

La commune d’Escragnolles possède 14 enceintes celto-ligures plus ou moins fortifiées. Leur construction, pour les restes actuellement visibles, est située à partir de 200 avant l’ère présente, c’est à dire vers le milieu du 2ème Âge du Fer (-450 à -50).
Cela n’exclut pas la présence de structures plus anciennes dans ces endroits stratégiques, ni d’ailleurs leur réutilisation ultérieure, en particulier par les Romains.

On trouvera ici des vues aériennes de 3 oppidums.
Ils sont plutôt de petite taille par rapport à ce qui existe dans d’autres régions. Mais ils sont spectaculaires par leur position, leur forme, l’épaisseur de leurs murs et éventuellement le nombre de leurs remparts. Leur rôle principal était probablement la surveillance du territoire, éventuellement celui de refuge pour les troupeaux et la population en cas de danger.

Emplacement de ces trois structures. Les épingles bleues situent les autres enceintes proches:

(Légende: 1- Castellas / 2- Conrouan / 3- Cogolin)

 

1 - Le Castellas : C’est une enceinte de sommet à 3 remparts, ovalaire, dont la superficie totale dépasse 1 ha (environ 0,3 ha pour la zone centrale) .

 

(Photo Brieuc Fertard)

(Photo Brieuc Fertard)

(Photo Brieuc Fertard)

 

2 - Conrouan (ou Camp Rouman) : Il est disposé en arc de cercle avec un mur épais (3 m de large). La partie libre donne sur un à-pic. La surface protégée est d’environ 0,6 ha.

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(Photo Brieuc Fertard)

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(Photo Brieuc Fertard)

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(Photo Brieuc Fertard)

 

3 – Cogolin : Il domine de façon spectaculaire le cours de la Siagne de la Pare au fond du vallon du Ray. Son mur en arc de cercle barre un éperon rocheux et délimite une surface grossièrement plane d’environ 0,6 ha. L’épaisseur du mur principal atteint 4 m.
A noter la vaste grotte dite « du château » à flanc de falaise sous l’oppidum et le muret de limite de parcelle qui traverse allègrement le rempart !

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(Photo Brieuc Fertard)

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(Photo Brieuc Fertard)

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(Photo Brieuc Fertard)

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(Photo Brieuc Fertard)