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  4. Notices communales (04)

Villeneuve

Détails
Écrit par : Laurent Del Fabbro
Publié le : 3 Novembre 2023
Clics : 1654
  • alpes-de-haute-provence

Faisait partie du diocèse de Sisteron et de la viguerie de Forcalquier, aujourd’hui dans le canton de Forcalquier. D’une superficie de 1952 hectares la commune s’étend sur la rive droite de la Durance entre la Brillanne au nord et Volx au sud. Nous recourons encore une fois à Achard pour connaître l’origine du village : il étoit autrefois sur le sommet d’une colline escarpée située vis-à-vis la Roche de Volx : mais ce site étant désagréable et difficile, on transféra le Village au lieu où il est aujourd’hui. Il existe une transaction passée entre Jacques de Brancas et Angélique de Brancas, sa mère, des Seigneurs de la Roche de Volx et les habitants de ce lieu, par laquelle nous connaissons l’époque de cette transaction. Ce fut en 1443, et, dans le même temps, l’on donna à ce lieu le nom de Villeneuve (III, p. 102).

585. Notre-Dame de la Roche

Cette chapelle, restaurée en 1972, fut l’église paroissiale du premier village. Celui-ci était situé à l’ouest du village actuel sur une haute colline dominant de plus de 200 mètres la terrasse fluviale de la Durance et surplombant le passage étroit du Largue. La plate-forme sommitale, d’une centaine d’hectares a livré un habitat de l’âge du Bronze, une occupation au second âge du Fer, puis antique et médiévale (CAG, p. 497-502). Le premier nom connu de ce village est celui d’un castrum qui dicitur Rocha Amaritudinis, livré entre 1060 et 1064 (CSV II, n° 660, p. 8). La Roche Amère est ensuite citée en 1274 avec un capellanus ecclesie de Rocha et un prior ecclesie Roche Amare qui est abbatis Beati Egidii (Pouillés, p. 120). A cette date l’église dépend donc de l’abbaye de Saint-Gilles et celà depuis l’année 1150 où elle fut donnée aux Hospitaliers par l’évêque de Sisteron, Pierre de Sabran. Elle est sous le titre de Notre-Dame de la Roche, ou de la Roque ou du Roc.

Suite à l’abandon du village pour un autre site, Notre-Dame va devenir une simple chapelle. Elle est mentionnée par Cassini qui signale également un ermitage à proximité. Les visites pastorales du XIXe siècle la reconnaissent en bon état en 1858, 1862 et 1867 (2 V 88). Notre-Dame de la Roche, qui jouxte les vestiges d’une forteresse médiévale de plan triangulaire (avec donjon polygonal), auprès de laquelle se trouvait un village abandonné au milieu du XVe siècle au profit de Villeneuve, présente une abside romane flanquée des restes d’une absidiole (Provence Romane 2, p. 247). L’abbé Féraud rapporte : on trouve les ruines d’un ancien château-fort. Il n’y a plus d’intact qu’une chapelle dédiée à Notre-Dame-de-la-Roche où l’on se rend en procession le dimanche qui suit la fête de la Nativité de la Sainte Vierge, 8 septembre (p. 331).

586. Chapelle Saint-Saturnin

Elle n’existe plus depuis un bon moment puisqu’Achard reconnaît une ancienne chapelle détruite sous le titre de ce saint et un ruisseau qui porte ce nom. On le passe sur 2 ponts qui sont nécessaires après les pluies d’orage (III, p. 102). Aujourd’hui subsiste le nom de quartier de St-Saturnin. Cette chapelle disparue fut d’abord une église citée en 812 lors la création d’une abbaye au lieu-dit Baulis par l’évêque de Sisteron Jean II. Nous exposerons cette charte dans la monographie de Volx. L’évêque, outre quatre églises, concède l’ecclesia in honore sancti Saturnini (GCN I, Inst. col. 440). Elle est donnée avec tous ses biens et cum arboribus olivarum ad oleum faciendum. Elle réapparaît après les troubles du Xe siècle mais encore en état puisqu’entre 1060 et 1064 l’évêque de Sisteron Gérard fait don à l’abbaye de Saint-Victor de plusieurs églises dont l’ecclesia sancti Saturnini in territorio castri qui dicitur Rocha Amaritudinis (CSV II, n° 660, p. 8). Puis c’est le silence jusqu’à la citation d’Achard qui reconnaît sa ruine complète. Saint Saturnin subsiste cependant comme titulaire de l’église paroissiale. Le quartier de Saint-Saturnin a livré en outre une grande quantité de matériel antique dont un bâtiment avec une salle décorée d’une mosaïque (CAG, p. 502).

Synthèse

Il est rare de rencontrer un site dont l’occupation est pérenne depuis la Préhistoire jusqu’au milieu du XVe siècle. Seuls subsistent des découvertes sporadiques, des pans de murs du château féodal et une chapelle qui a bravé le temps. Le site de Saint-Saturnin présente également un habitat présent depuis l’Antiquité, revitalisé à l’époque caroligienne avec une église, puis repris au cours du XIe siècle par les moines de Saint-Victor.

  • À propos de l'auteur : Daniel Thiéry
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Volonne

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Écrit par : Laurent Del Fabbro
Publié le : 3 Novembre 2023
Clics : 1600
  • alpes-de-haute-provence

Faisait partie du diocèse de Gap et de la viguerie de Sisteron, aujourd’hui chef-lieu de canton. D’une superficie de 2461 hectares, la commune s’étale sur la rive gauche de la Durance au sud de Sisteron et est limitrophe au sud avec celle de l’Escale. Le passage de la voie antique Digne/Sisteron, la proximité du fort fluvial du Bourguet ont attiré les colons romains sur la terrasse qui domine la Durance et ils y ont laissé de nombreux indices de leur présence (CAG, p. 504-507). Il en fut de même au début du XIe siècle, le territoire est dans les mains d’une puissante famille, celle des Mison-Dromon. L’origine de cette branche remonte à l’année 1023 quand l’évêque de Gap, Féraud, inféode la châtellenie de Dromon, l’une des plus importantes de son diocèse, et la vicomté de Gap à la famille de Mison 1. Le premier connu des seigneurs de Volonne, issu de cette famille, est Isnard de Volonne avec sa femme Dalmatia. On les rencontre en 1030 lors de la donation de l’église de Saint-Geniez à Saint-Victor Ils donnent également des terres situées à Dromon ainsi que les droits de passage (CSV 2, n° 712, 713, 714). Nous rencontrons ensuite le troisième fils du couple en 1060. Il se prénomme Pierre et est marié à Bellissima ou Bilisma. Il fait don à Saint-Victor en 1060 de son propre alleu de terres situées à l’Escale et Bezaudun. En 1063, sa femme fait de même (CSV 2, n° 703 et 705). La charte de 1060 indique que toutes ces terres et donations sont situées dans le comté de Gap et dans le territoire de Volonne. Ce dernier s’étendait donc de Saint-Géniez à Malijai.

587. Le prieuré Saint-Martin de Cornillon

Parmi les biens de Saint-Victor sis précisément sur le territoire de Volonne se trouvait la cella sancti Martini de Cornillon citée en 1113 et 1135 ((CSV II, n° 848, p. 237 et n° 844, p. 226). Mais en 1180, il s’élève une controverse entre les moines de Saint-Victor et les chanoines de Chardavon au sujet des églises de Saint-Martin de Cornillon, de Bezaudun et de l’Escale. L’archevêque d’Aix, Henri, en présence du seigneur Pierre, évêque d’Apt et du seigneur Bermond de Sisteron, du seigneur Grégoire évêque de Gap, décide d’attribuer l’église de l’Escale avec sa paroisse, tant du bourg que du castrum, aux moines de Saint-Victor. Pour ce qui est des églises de Bezaudun avec sa paroisse et de Saint-Martin de Cornillon, elles sont attribuées aux chanoines. Acte passé à Sisteron (CSV II, n° 870, p. 260-261). L’église du prieuré avec le cimetière, malgré son éloignement du centre du village, va devenir l’église paroissiale et le restera jusqu’au milieu du XVIe siècle, étant toujours desservie par un prior Sancti Martini de Cornilhono, de la prévôté des chanoines augustins de Chardavon. Détruite en partie, réparée plusieurs fois, l’église a retrouvé son allure primitive que les auteurs datent du premier âge roman, début XIIe siècle ou même XIe siècle 2. Elle a été classée MH en 1971.

588. Saint-Jean de Taravon

Les quartiers de Saint-Jean et de Taravon se trouvent à 2 km au NO du village, en bordure de la route menant à Sisteron dans ce qui est nommé le Plan de Volonne, car occupant le plateau de la terrasse côtoyant la Durance. C’est entre Taravon et Saint-Jean qu’est située une chapelle dont le nom apparaît en 1350. C’est alors une église desservie par un prior de Taraono (Pouillés, p. 89). Ce prieur est comme pour Saint-Martin un chanoine augustin de Chardavon. C’est ce que confirme l’évêque en 1602 : église ou chapelle Saint-Jean de Taravon, dépend de Chardavon, mais elle a esté trouvée démolie excepté une chapelle (ADHA, G 780). Réparée plusieurs fois, mais dénaturée, on s’y rendait en procession selon le coutumier de 1835 (2 V 73). A la fin du XIXe siècle, elle est encore en état, mais sans mobilier (2 V 92, visites de 1862, 1868 et 1871). Mais lors de l’inventaire de 1906 la chapelle St Jean, complètement vide et délabrée, 40 m² (1 V 68).

Des recherches récentes relatées dans la CAG parue en 1997 (p. 505-507) ont révélé des traces d’occupation antique et un important monument du haut Moyen Age. Il y aurait eu à proximité une villa antique dont quelques éléments lapidaires auraient été réemployés dans la chapelle. Dans l’intérieur de l’édifice ont été retrouvées treize tombes de trois types, en plein terre, sous lauzes et en coffres de pierre. On a pu les dater entre les VIIIe-Xe siècles. La chapelle a pu servir également de baptistère dès son origine, la titulature à saint Jean-Baptiste allant dans ce sens. Enfin le plan primitif restitué présente un édifice de plan centré, globalement carré (environ 20 m de côté), organisé autour d’une croix grecque. Ce type de monument, inédit en Provence, présente des similitudes avec certaines églises wisigothiques du nord de l’Espagne datées du VIIe siècle.

589. Chapelle Sainte-Madeleine

Disparue aujourd’hui on ne connaît son existence que lors de la visiste de l’évêque de Gap en 1602 : une chapelle fondée sous le titre de la sainte Marie-Madelaine au terroir de Volonne, dépendant du prieuré de Vilhosc. L’évêque envoie un de ses chanoines la visiter et celui-ci la trouve toutte rompue et desmollie jusques aux fondements fors ung peu d’une murailhe quy s’en va par terre, distante dud. Vollonne presque d’une lue. Dans ses ordonnances, il ordonne de la rebâtir. Un quartier porte son nom et même une grande colline culminant à 844 mètres dominant de près de 300 mètres le ravin de la Frache qui la contourne sur trois côtés. La carte de Cassini y place au sommet une chapelle Ste Magdeleine. On n’a plus de nouvelles par la suite. L’inventaire de 1906 recense seulement deux chapelles en ruine, Saint-Martin et Saint-Jean.

Synthèse

Le site de Saint-Jean se révèle exceptionnel car il peut remonter à la période paléochrétienne. Comme les archéologues le pressentent, des fouilles approfondies permettraient de le confirmer. Le prieuré Saint-Martin offre une architecture du premier âge roman. Son implantation en milieu ouvert, à l’écart de l’agglomération, le cimetière attenant, présentent les caractéristiques des premières églises paroissiales.


1 RIPERT-MONCLAR De, Cartulaire de la Commanderie de Richerenches, de l’ordre du Temple, Paris, 1907, p. LVIII.

2 Provence Romane 2 p. 65-72. Alpes Romanes p. 66. Bailly (p. 44-45). Collier, p. 52-54, 58, 60.

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Volx

Détails
Écrit par : Laurent Del Fabbro
Publié le : 3 Novembre 2023
Clics : 1679
  • alpes-de-haute-provence

Faisait partie du diocèse de Sisteron et de la viguerie de Forcalquier, aujourd’hui dans le canton de Manosque Nord. La commune, de 1952 hectares, est située sur la rive droite de la Durance entre les communes de Manosque au sud et de Villeneuve au nord. Elle est dans le même contexte de terrain que cette dernière commune. Elle est bien peuplée en 1315 avec 600 habitants. Elle en perd la moitié au XVe siècle pour ensuite progresser spectaculairement avec 702 habitants en 1765, 956 en 1851, 1334 en 1962, plus de 2800 actuellement (Atlas, p. 206).

Les historiens actuels ne mettent plus guère en doute la charte du 26 mars 812 par laquelle l’évêque de Sisteron Jean II fonde une abbaye bénédictine au lieu-dit Baulis, que l’on place dans la commune de Volx. Par cette charte, l’évêque donne les églises en l’honneur de la sainte mère de Dieu, celle de Saint-Jean le précurseur et baptiste avec le baptistère très ancien (antiquito), une autre église en l’honneur de saint Etienne protomartyr, et une autre de saint Martin confesseur, dans le comté et diocèse de Sisteron, sous le mont, au lieu-dit appelé Baulis, avec tous les droits dépendant de notre siège épiscopal de Sisteron. Lesquelles choses sont faites sous le conseil et l’aide de notre seigneur très glorieux et très pieux Charlemagne. Le monastère sera établi sous la règle de saint Benoît et sera occupé par douze religieux sous l’autorité du dénommé Adémar. En outre, nous concédons une autre église dédiée à saint Saturnin (GCN I, Inst. col. 440).

Le texte présente d’abord la donation de quatre églises dont il est dit par la suite qu’elles sont in circuitu, dans le même endroit consacré. Puis c’est la donation d’une cinquième, celle de Saint-Saturnin que nous avons placé sur la commune voisine de Villeneuve (voir monographie de cette commune). La vie du monastère n’a pas dû être très longue à cause des fléaux qui s’abattent sur la Provence au Xe siècle. Mais les églises ont cependant perduré et nous allons tenter de les retrouver.

590. Notre-Dame de Baulis

Il s’agit de l’ancienne église paroissiale après avoir été l’église du monastère bénédictin fondé en 812 et devenue prieuré lors de sa réunion à l’abbaye de Psalmody en 1029 1. Voici ce qu’en dit Provence Romane 2 : c’est au pied de cette colline et tout près du village de Volx que se trouvait le monastère fondé en 812, avec l’appui de Charlemagne, par l’évêque Jean II de Sisteron … Au début du XIe siècle, cette maison fut rattachée à l’abbaye de Psalmodi en Languedoc, dont elle devint un simple prieuré. La chapelle de ce monastère communément connue sous le nom de Sainte-Victoire et entourée d’un cimetière se voyait encore à la fin du XIXe siècle (p. 247). R. Collier est plus précis : la chapelle Sainte-Victoire, ou mieux Notre-Dame de Baulis, située dans l’ancien cimetière de Volx et détruite en 1906, se donne pour l’acte de fondation d’une abbaye bénédictine au lieu-dit Baulis. L’église - ou plutôt sa devancière - fut donné en 1029 à l’abbaye de Psalmodi et cessa d’être paroissiale en 1648 (p. 97). Déjà les visites pastorales du XIXe siècle laissaient présager cette fin. En 1858, il y a une ancienne chapelle au cimetière qu’il s’agit de restaurer. Puis en 1890 et 1892, chapelle rurale ND de Baulis en ruine dans l’ancien cimetière (2 V 88, 90 et 93). La CAG fait état de la découverte à proximité de la chapelle d’un autel antique dédiée à la Victoire ainsi que d’une tombe sous lauzes et d’une autre sous tuiles (p. 508).

591. Saint-Jean et le baptistère

C’est la deuxième église mentionnée en 812. Elle est sous le titre de Jean le Précurseur dit aussi le Baptiste. Elle est jointe à un baptistère qualifiée d’antiquito. On n’a plus de nouvelles d’elle par la suite et Achard reconnaît son ignorance. La CAG situe un quartier Saint-Jean dans la zone aujourd’hui urbanisée située au sud du vieux village. On y a découvert un habitat du Haut Empire (p. 510). Pour les archéologues l’église pouvait se trouver là, mais peut-être au lieu-dit Les Quatre-Tours à Villeneuve. Quant au baptistère, il pourrait se situer au quartier de la Magdeleine où se trouvait une grande villa antique. Parmi les ruines, un édifice circulaire voûté, hexagonal à l’intérieur que l’on a pris pour une chapelle et qui pourrait correspondre au baptistère (CAG, p. 510). La carte de Cassini en tout cas signale une chapelle à la Madelaine.

592. Saint-Martin

A 1500 mètres au NO de Volx est situé un quartier St-Martin. C’est là que certains auteurs situent l’église mentionnée en 812. Achard est plus précis : il est certain qu’on ne trouve que des vestiges de celle de St-Martin, derrière la montagne de Volx, au quartier des Hubats (III, p. 120). La carte de Cassini ne la signale pas.

593. Eglise Saint-Cannat

C’est encore Achard qui nous fait découvrir cette église : N-D de Baulis acquit peu de temps après une 4e église ; c’est celle de St-Cannat, dont on voit encore quelques débris, au quartier connu sous le nom de ce St, près de l’embouchure du Largue (III, p. 120). Le toponyme figure sur la commune de Villeneuve en limite avec celle de Volx près de la Bastide Neuve. Il apparaît sur le plan cadastral et les cartes modernes mais sans édifice.

594. Chapelle Saint-Clément

Elle n’est citée par aucun texte mais figure comme édifice religieux sur la carte de Cassini. On a découvert aux alentours des tombes, des céramiques, des tuiles antiques (CAG, p. 510).

Synthèse

C’est lorque l’on possède une bonne documentation que l’on perçoit la densité des églises sur un terroir, ici pas moins de quatre. On a constaté le même phénomène au début du XIe siècle à Saint-Martin-de-Bromes. Sur les quatre, seule Notre-Dame de Baulis a perduré jusqu’au tout début du XXe siècle, les autres ayant disparu depuis longtemps. Il en est également de même de l’église Saint-Etienne qui n’a laissé aucune trace.


1 Collier, p. 97. Abbayes et Prieurés, II, p. 97. Achard III, p. 121. Souvenirs religieux, p. 21-22. Provence Romane 2, p. 247.

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La Rochegiron

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Écrit par : Laurent Del Fabbro
Publié le : 4 Novembre 2023
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  • alpes-de-haute-provence

Faisait partie du diocèse de Sisteron et de la viguerie de Forcalquier, aujourd’hui dans le canton de Banon. La commune, de 3011 hectares, s’étire sur les pentes sud de la montagne de Lure au nord de la commune de Banon. Les principaux habitats sont situés au sud du territoire à l’altitude moyenne de 800-900 mètres, alors que l’extrémité nord parvient au sommet de la montagne qui est franchit par le Col de la Roche (1314 m). Malgré son étendue la commune n’a jamais dépassé les 325 habitants (1851).

397. L’église Saint-Jean à Vière

Le nom de La Rochegiron apparaît avec l’église quand celle-ci est citée en 1274, ecclesia de Rochagiron (Pouillés, p. 116). Le GCN, au XIVe siècle, la fait dépendre du monastère de Ganagobie avec un prior de Rocha Gironis (GCN I, Inst. col. 472). Elle était sous le titre de saint Jean et située au lieu-dit nommé aujourd’hui Vière, village formé lors de l’enchâtellement. Une visite pastorale du 18 juin 1859 la cite comme chapelle rurale et comme étant l’église anciennement paroissiale de l’ancien village, nous n’avons pu la visiter, la toiture exigerait des réparations urgentes. Encore citée en 1863 et 1866, elle est déclarée interdite en 1871 (2 V 86). R. Collier décrit ainsi ce qui subsiste de cette église : son état de ruine provient surtout de ce que l’on y a puisé des pierres pour le cimetière attenant. Il subsiste principalement le chœur à chevet plat, avec un arc triomphal à double rouleau, à impostes à méplat et quart-de-rond et le clocher-tour, en moellon avec chainages d’angle, portant la date de 1559. Le choeur, en assez joli appareil, indique la fin du XIIe siècle (p. 143-144).

398. Eglise du Saint-Nom de Jésus

Cette église est située près du hameau du Jonquet et on fait remonter sa construction au XVIIIe siècle. C’est ce que fait constater R. Collier : l’église ayant pour patron saint Pancrace et pour titulaire le Saint Nom de Jésus, porte diverses dates : 1890 (porte d’entrée), 1884 (clocher-tour collé contre l’abside), 1717 (pierre d’angle à l’extérieur). Cette église possède une nef de deux travées à lourdes voûtes d’arêtes, et portant sur d’épais massifs formant pilastres. Le chœur est une grande travée carrée à voûte d’arêtes et dont la partie antérieure s’incurve en abside, peut-être vestige d’une église précédente (p. 222-223). L’inventaire du 12 mars 1906 apporte d’autres précisions : l’église située au lieu-dit « la chapelle » provient de l’ancienne chapelle construite en 1717 qui a formé la nef. Le clocher et le chœur ont été construits par la commune et sont d’origine beaucoup plus récente (1 V 67). D’après ces données, il apparaît que cette église a été construite sur une chapelle portant la date de 1717, mais R. Collier pense qu’elle peut avoir été élevée sur une autre plus ancienne. Son orientation à 45° n’incite pas à la dater de la période romane. C’est près d’elle qu’est situé le cimetière de la paroisse après l’abandon de celui de l’église de Vière.

399. Eglise Saint-Pancrace

C’est la deuxième église de la paroisse et est située dans le village. Elle est dédiée à saint Pancrace. Féraud ajoute qu’elle porte le millésime de 1517. Nos renseignements s’arrêtent là.

400. Chapelle Saint-Pancrace

Le patron attesté de la paroisse est saint Pancrace. Or, il existe tout au sud de la commune un hameau appelé St-Pancrace. Si le cadastre napoléonien de 1839 et les cartes modernes ne signalent aucun édifice, par contre la carte de Cassini indique une chapelle en état dans le hameau du même nom. Le fait que ce saint soit le patron de la paroisse indique son antériorité sur les autres. Il se pourrait qu’il soit le saint le premier vénéré. C’est un cas « classique » de garder comme protecteur le titulaire de la première paroisse.

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Sainte-Tulle

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Écrit par : Laurent Del Fabbro
Publié le : 4 Novembre 2023
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Faisait partie du diocèse de Sisteron et de la viguerie de Forcalquier, aujourd’hui dans le canton de Manosque Sud-Est. La commune est située au sud de Manosque et côtoie la rive droite de la Durance. D’une superficie de 1707 hectares elle ne dépasse pas l’altitude de 500 mètres et est favorisée par la fertilité des terrasses bordant la Durance. L’Antiquité est bien représentée avec plusieurs découvertes (monnaies, inscriptions lapidaires, nécropoles), le territoire étant traversé par une voie antique reliant Apt à Riez (CAG, n° 197, p. 442-443). Avec près de 350 habitants en 1315 et la perte d’à peine la moitié en 1471, elle va ensuite progresser, 789 habitants en 1765, 896 en 1851, 1985 en 1962 et plus de 3200 aujourd’hui (Atlas, p. 199).

Sainte-Tulle apparaît sous la forme de sancte Tullie quand son église est confirmée par l’archevêque d’Aix Pierre IV comme dépendante de l’abbaye Saint-André-de-Villeneuve (GCN I, Inst. X, col. 12). Le prieuré demeurera dans les mains de l’abbaye jusqu’au XVe siècle. En même temps les moines desservent l’église paroissiale dédiée à Notre-Dame située dans le castrum, castrum S. Tullia cité au début du XIIIe siècle (Bouche I, p. 239). L’église et le village seront détruits lors des troubles du XIVe siècle. La paroisse est reconstruite au XVIe siècle (Collier, p. 219-220, qui cite un prix-fait du 2 avril 1587).

457. Le prieuré Sainte-Tulle

D’après la légende hagiographique, saint Eucher, d’abord sénateur de la Narbonnaise seconde au Ve siècle, devient moine à Lérins, puis est nommé évêque de Lyon. Marié auparavant à Galla il en a deux filles, Consorcia et Tullia. Avant d’être nommé évêque il se retire dans le Lubéron dans une grotte à Beaumont-de-Pertuis. C’est là qu’il ordonne à ses filles de se retirer également dans la solitude, Consorce à l’Escale et Tulle dans la grotte qu’il habitait. A la mort de Tulle, son corps est transporté dans le lieu de Sainte-Tulle tout proche où elle est inhumée dans une crypte rupestre. C’est sur ce lieu que fut bâtie une chapelle en son honneur et que le village opta pour son nom 1.

Tous les auteurs consacrent quelques lignes à la chapelle et à la crypte. L’Abbé Féraud : on trouve à peu de distance du village et sur la route royale une chapelle en ruines dédiée à sainte Tulle. Le souterrain ou crypte a bravé les ravages du temps ; la taille et la coupe régulière des pierres, leur arrangement symétrique annoncent une haute antiquité. C’est là que résidait et mourut la bienheureuse Tulle, c’est là que furent immolés, il y a plus de dix siècles, par les Sarrasins une foule de martyrs. Le souvenir de ce massacre s’est perpétué par une procession solennelle faite chaque année le jour de Pâques, où le prêtre revêtu de la chappe violette, signe de deuil, va faire l’absoute sur la tombe des victimes sacrifiées par les ennemis du nom chrétien (p. 366). Provence Romane 2 : au sud du bourg, sur la rive droite de la Chaffère et à proximité de la Durance, l’église Sainte-Tulle est un édifice modeste, qui retient cependant l’attention car il s’élève sur une curieuse crypte rupestre… La crypte, en partie creusée dans le roc, en partie bâtie, se compose de trois salles voûtées en plein cintre auxquelles on accède par un escalier à double volée. Le type même de cette construction, qui présente des chaînages en pierre avec taille décorative, et la découverte de sarcophages médiévaux à ses abords constituent de fortes présomptions en faveur de sa datation, XIIe siècle (p. 243). On avance également avec prudence une datation plus haute, VIIIe-IXe siècle 2.

458. Chapelle Saint-Pierre

Elle n’est signalée que par deux documents. C’est d’abord la carte de Cassini (n° 153) qui figure une chapelle en état au SE de la chapelle Sainte-Tulle. C’est ensuite le cadastre de 1823 qui, dans le quartier Saint-Pierre, dessine un édifice sans toiture appellé St Pierre (section D 2, parcelle 883). Il côtoie le chemin de Corbières à Sainte-Tulle. Les cartes modernes n’ont gardé que le toponyme St-Pierre.

Synthèse

La commune présente deux édifices que l’on peut situer avant l’enchâtellement. Sainte-Tulle avec sa crypte et la présence d’un corps saint a dû attirer très tôt la ferveur des fidèles. Quant à Saint-Pierre, la titulature et son implantation en milieu ouvert offrent également cette possibilité.


1 TROUCHE F., chanoine, Ephémérides des saints de Provence, C.P.M., 1992, p. 99-100.

2 Voir également Atlas, p. 199. BAILLY, p. 46. COLLIER, p. 45 et 409.

⇒ Retrouvez des informations détaillées sur Sainte-Tulle en cliquant sur le lien suivant : https://luberon.fr/communes/sainte-tulle


  • À propos de l'auteur : Daniel Thiéry
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