Bulletin N°14

Bulletin d'information N°14 : Octobre 1998

  • Mobilier métallique protohistorique du pays grassois : le dépôt de Sainte-Anne (Saint-Vallier de Thiey, Alpes-Maritimes) - Laurent DEL FABBRO
  • Les chemins de Grasse à Entrevaux : Chapitre 1, la traversée de Caussols. Daniel THIERY
  • Les Sirventès de Boniface de Castellane. Jean-Paul ROSFELDER
  • Les pierres dressées de Sembre Parri à Saint-Vallier de Thiey. Daniel THIERY
  • Découverte d'une station Néolithique sur la commune d'Escragnolles (Alpes-Maritimes). Laurent DEL FABBRO

Les sirventes de Boniface de Castellane
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 16-09-2023

Aux yeux du voyageur qui découvrirait Castellane aujourd’hui, la modeste cité encore toute hérissée de ses vestiges médiévaux apparaîtra comme une bourgade assoupie et dépeuplée, dans son écrin de montagnes et de collines où serpentent les eaux turquoise du Verdon. Ce voyageur pourrait-il s’imaginer qu’au treizième siècle, sa renommée s’étendait à travers toute l’Europe?

La fréquentation des plans cadastraux napoléoniens des communes de Saint-Vallier et de Caussols, ainsi que la lecture de relations historiques nous ont fait découvrir une voie dite de Grasse à Entrevaux. La consultation des cartes modernes au 1:20 000 et 1:25 000 a révélé également quelques indices. Mais ces
renseignements épars ne concordaient pas : on se trouvait en présence d’une voie dite Route, Ancienne Route ou Chemin, offrant en outre différents tracés. Une enquête minutieuse était donc nécessaire à la fois sur le terrain, avec les cadastres, les archives et les publications d’ordre historique. Il était également indispensable de connaître les données archéologiques afin de les situer par rapport à cette voie et y trouver des concordances éventuelles

En parcourant le pays de Saint-Vallier, on rencontre un nombre important de constructions en pierre sèche, toutes de formes variées, qu’elles soient avec une toiture en encorbellement ou recouvertes d’un toit en tuiles. Des murs innombrables partagent les parcelles, délimitent des propriétés, entourent une bergerie. Ces murs sont souvent imposants, mais n’offrent pas de particularité singulière. L’un d’entre eux pourtant présente une originalité que nous n’avons encore jamais rencontrée. Il s’agit d’un mur ordinaire, semblable à tant d’autres, mais qui est hérissé de grandes et longues pierres dressées sur son faîte. La vision est saisissante, surtout quand on l’approche par temps de brume.

Les différents objets décrits dans cet article m’ont été confiés par J.-P. PANCIATICI, vice-président du GRHP qui les a lui-même empruntés à M. André CHIAPPOLOTI de St-Vallier, spéléologue inventeur du site, que nous remercions sincèrement pour son prêt. Nous avons pu ainsi photographier et dessiner ce matériel, puis le publier dans notre bulletin, le but étant de porter à la connaissance ce type de mobilier au demeurant assez exceptionnel et, lorsque cela est possible, de pouvoir le comparer avec d’autres découvertes semblables dans un secteur géographique proche. Le matériel est connu, il a été mis au jour il y a plus de 10 ans. A l’époque, les bracelets avaient été présentés à l’ancien Conservateur du Musée d’Histoire de Provence à Grasse, mais il ne les a jamais publiés.

Au cours d’une sortie dominicale du GRHP, MMe et M. PLOUVIEZ ont fait une découverte intéressante, au voisinage du Château d’Escragnolles : quelques lames de silex retouchées ou non, et un petit racloir, récoltés en un point bien défini et peu étendu, semblaient mettre en évidence la présence d’un site préhistorique. Ce dernier était inconnu, quelques recherches nous l’ont en effet confirmé. Afin de mieux cerner la nature du site et éventuellement de repérer quelques éléments de datation, en vue de compléter une déclaration au Service Régional de l’Archéologie, nous avons effectué une nouvelle visite des lieux, en compagnie des inventeurs et de Daniel THIERY.